Un long fleuve tranquille
- aureliajaeger
- 20 mars 2022
- 2 min de lecture
Hey, vous savez quoi ? Je crois que je commence à y prendre goût. A la vie d’ici.
Bien sûr plein de choses - et de gens - me manquent toujours. Mais maintenant j’ai des amis ici aussi. Des vrais, des tatoués. Je suis invitée à des fêtes avec des gens, on chante, on danse, on boit des verres dans le lagon. Je croise de plus en plus de monde, je m’ennuie rarement, je me sens seule moins souvent.
Une journée type de ma vie rêvée que je vis pour de vrai présentement :
Réveil sans réveil, au chatouillis des rayons du soleil, chant du coq ou autres gazouillis. Réveil quand ça me chante et que je n’ai plus sommeil, souvent entre 7 et 8 heures, parfois plus tôt, rarement plus tard.
Un jour sur deux j’ai rendez-vous. Avec les copines de l’aquagym ou la bande des Bourdons. Pour ramasser les déchets en bord de route ou enchaîner les abdos au bord de l’eau.
Retour chez moi, dans ma petite maison sur la colline où le temps s’écoule doucement bercé par la brise marine et le souffle tiède du ventilateur. Rien ne presse. Franchement je ne fais rien, mais je le fais bien. J’ai lu plus d’une vingtaine de livres depuis mon arrivée, soit environ un par semaine en moyenne. J’ai fait des milliers de photos (dont 2745 sur mon téléphone) et deux très beaux puzzles de 5000 pièces qu'il ne me reste plus qu'à défaire et refaire avant de rentrer.
Parfois je bouge un peu plus, pour une marche dans la vallée d’Opunohu avec Annie, ou un lundi shopping avec Silvia.
Les week-ends sont plus animés, pique-nique à la plage, virée à Tahiti, soirées musicales, invitations à dîner… c'est comme partout - la vie qu'on mène quand on a des amis.
On mange simplement, thon, avocats et mangues en cette saison. Il fait beau presque tout le temps, personne ne semble stressé ni pressé, on n’écoute guère les trucs qui se passent à la télé. On oublie le malheur qu'il y a ailleurs, très loin, sur une autre planète.
Et puis les gens que j’aime me manquent moins : ils sont venus, sont là, où en chemin…
Je ne vais peut-être plus écrire autant (les gens heureux n’ont pas d’histoire). Je m’en vais profiter des jours qui me restent et des amis qui viennent me voir. Qu’est-ce que c’est bien d’accueillir et de partager toute cette beauté. A laquelle parfois on s’habitue, mais qui reprend vite des couleurs sous le regard émerveillé de mes invités !
J’y retourne : ma petite sœur et là et nous nous apprêtons à remettre ensemble nos pas dans ceux des petites filles que nous étions autrefois, à l’école d’Uturoa (île de Raiatea).

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