Raiatea, l'île sacrée
- aureliajaeger
- 26 oct. 2021
- 3 min de lecture
Il pleut des cordes depuis plusieurs jours, le ciel est gris, le lagon est éteint et le soleil absent, mais pourtant j’ai la pêche !
Sans doute parce que je viens de passer 2 ou 3 semaines très chouettes, avec plein de nouvelles rencontres, des découvertes et des moments assez fantastiques. Je vais vous raconter… Mais aussi parce qu’après tout ce mouvement, je suis assez contente de me retrouver chez moi, dans ma petite maison cosy, avec juste ce qu’il faut dedans pour me sentir tout à fait bien.
Alors il y a eu cette semaine avec Anna. Balades, sorties, soirées, et plein de conversations - partager le quotidien avec quelqu’un pour quelques jours, ça m’avait manqué. Nous sommes parties ensemble mardi dernier avant le jour, prendre un bateau pour Raiatea. Je l’ai quittée sur le quai, après 5 heures de traversée. Elle est partie vers de nouvelles aventures de son âge, wwoofing, nuits sur des voiliers, et navigation vers des îles plus lointaines. J’ai été contente de croiser sa route !
Raiatea est la deuxième plus grande île de l’archipel des îles de la Société. Le chef-lieu est la ville d’Uturoa, qui est aussi le centre administratif des Îles sous le Vent. Les îles de Raiatea et Tahaa – Tahaa produit 80% de la vanille de la Polynésie française – sont toutes deux entourées par le même récif corallien et ont probablement formé une seule île dans le passé.
Berceau de la culture polynésienne, Raiatea est selon la tradition orale, le point de départ des civilisations maori vers Hawaï et la Nouvelle-Zélande. C’est d’ici que les grands navigateurs polynésiens seraient partis pour peupler les autres îles du Pacifique. l'île fut aussi un important centre de pouvoir religieux, d’où son surnom d’île sacrée.
Quant à moi je retrouvais l’île où nous habitions il y a 50 ans. C’était étrange. Tout était là, pareil et différent : L’école où j’ai appris à lire, l’Eglise où j’ai fait ma première communion, le marché et le temple… Des bribes du passé dans un décor que j’ai peiné pourtant à reconnaître : beaucoup de nouvelles constructions autour de bâtiments qui ont traversé les ans cahin-caha, et une population inconnue - je n'ai gardé aucun contact de ces années là, et cela aurait été un exploit de reconnaître quelqu'un après un demi siècle !
J'ai éprouvé tout d'abord un sentiment mitigé, une nostalgie un peu déçue de ce premier contact, les souvenirs ensoleillés se heurtant à une réalité plus terne et grise, comme lorsque l'on regarde une photographie aux couleurs délavées.
Et puis le deuxième jour j’ai loué un vélo et suis partie vers le Sud de l’île, en longeant la côte Est où je cherchais ma maison. Je ne l’ai pas retrouvée, j’ai appris plus tard qu’elle avait été démolie pour laisser la place à d’autres constructions, mais j’ai trouvé autre chose. Une île plus sauvage, des paysages enfin qui collaient aux images de mon enfance… Je crois bien que j’ai été victime de plusieurs coups de cœur au détour de virages, devant une baie isolée ou un Fare caché sous les manguiers. C’était magique. J’ai eu envie de rester là. D’y revenir en tout cas.
J’ai roulé sous une pluie battante, sourire aux lèvres, j’étais bien. Je suis rentrée trempée jusqu’aux os après 65 km de balade, ravie de ma journée, tombée sous le charme de cette île plus authentique que Moorea.
La journée du jeudi, ensoleillée cette fois, a été fantastique elle aussi : j'avais choisi l'excursion bleue - qui consiste à faire le tour de Tahaa, l’île jumelle, en pirogue à moteur. Une chouette équipe dans le bateau, des baignades extraordinaires dans le lagon turquoise au milieu des poissons, un déjeuner sur un motu, des visites, des éclats de rire…
Tout cela m'a fait un bien fou.
Et puis d’autres rencontres encore : des lillois à la pension, et des amis de Dominique - un expat rencontré à Bora-Bora début septembre et revu ici. Tout est facile, on se croise, on bavarde, on s’invite. On se reverra ou pas, mais on passe de sacrés bons moments en attendant !
Le voyage retour a été un peu long, la mer agitée. Contente de retrouver mon lit hier soir, avec toute ces nouvelles aventures à l’intérieur de moi, des photos à trier, des choses à raconter.
La semaine à venir va être calme. J’espère le retour de quelques éclaircies. Je vais me remettre à dessiner et à écrire… et lancer pourquoi pas quelques invitations !

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Tahaa Motu - Jeudi 21 octobre 2021
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