La fête est finie
- aureliajaeger
- 6 janv. 2022
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 mars 2022
Le Père Noël est rentré chez lui, les douze coups de minuit ont sonné l'entrée dans la nouvelle année, et les enfants sont repartis. Comme dans les films j'ai sangloté dans ma voiture en regardant s'éloigner le bateau, déchirée de les voir à nouveau s'envoler, et tous les soirs à présent, je fais des câlins à mes souvenirs.
Et quels souvenirs ! J'ai passé 18 jours merveilleux avec eux, un sourire idiot plaqué sur le visage du matin au soir, ravie de les avoir là, avec moi, et de pouvoir enfin partager tout ça : le soleil, le ciel bleu, les lagons turquoises, le bruit des vagues, les lumières, les rencontres, les couleurs et la douceur des jours à l'ombre des cocotiers.
J'ai tout adoré, les attendre à l'aéroport, les serrer dans mes bras, les voir dormir, leur mettre de la crème solaire, partager leurs jeux, leurs étonnements et leurs émerveillements. Les avoir là près de moi a été une grande joie. On a nagé dans le lagon, caressé des raies grises, vu des centaines de poissons, croisé des requins de très près. On a partagé de chouettes soirées, des apéros et des parties de tarot. On a parlé, échangé, discuté, commenté, on s'est taquiné et chamaillé un peu. Je me suis même énervée une fois, pour une paire de chaussettes égarée au fond d'une valise, une broutille de rien du tout, qui m'a fait réaliser que mon flegme et mon détachement, cette sérénité dont j'étais si fière, pouvait disparaitre en quelques secondes lorsque je redevenais maman, inquiète et stressée pour ses poussins trop couvés !
Leur séjour a été court, mais j'ai profité de chaque seconde et me suis nourrie et rassasiée de leurs sourires et de leurs enthousiasmes. ces enfants (les miens :) sont des amours, reconnaissants et câlins. J'ai fait provision de bisous et de caresses pour les six mois qui nous séparent de nos prochaines retrouvailles. Et d'ici là certainement, j'aurai d'autres visites, dont celle de mon aîné et de sa jolie fiancée d'Asie (sa femme ! Seigneur… je ne m'y habitue pas ;)
Toujours est-il qu'après toute cette fête, le réveil dans ma maison (et ma vie) vide est un peu douloureux. Je fais mon possible pour empêcher la boule de grandir dans ma poitrine, pour interdire au barrage de céder et de laisser la place aux torrents de larmes que je sens bouillonner au fond de moi. Mais oui ça va aller. Ils sont grands et ils sont loin. Mais je serai toujours leur maman. Et si j'ai tant d'amour encore à leur donner, et qu'ils ne sont plus là pour le recevoir, j'en fais des réserves, pour plus tard, ou pour d'autres occasions.
Je suis là encore pour quelques mois, et je dois batailler pour continuer à en profiter même toute seule. C'est la saison des pluies et parfois devant ce déluge, sous les nuages qui éteignent le paysage, je sens monter en moi une irrépressible envie de rentrer "à la maison". Les éclaircies chassent les idées sombres, généralement. Mais définitivement, le bonheur a davantage de saveur dès qu'il est partagé ! Je l'ai clairement ressenti. Etre ici est une chance et une joie. Mais être ici avec des gens que j'aime est une source de félicité sans pareille… Vraiment, c'était trop cool. Le rêve, mais en mieux.
Heureusement je ne suis plus tout à fait seule à Moorea. Je commence à avoir une bande de copains-copines dont certain.e.s pourraient bien devenir des ami.e.s. Et je suis contente de ça, parce que cet exil m'enrichit, m'apporte de nouvelles expériences, des questionnements, des rencontres et des réponses aussi.
Je m'apprivoise et je sais de mieux en mieux ce qui est important pour moi.
Et dans ce qui est important il y a ces moments-là :

Comments