Bulle de joie
- aureliajaeger
- 9 sept. 2021
- 2 min de lecture
C’est en partance pour Bora-Bora que je vous écris aujourd’hui. Une petite escapade en forme de respiration pour rompre le confinement strict que je subis depuis mon arrivée en Polynésie. J’ai profité de la tolérance appliquée aux touristes, qui sont autorisés à voyager d’une île à l’autre, pour aller se confiner dans leurs hôtels. Après tout, je suis encore un peu touriste moi aussi…
Alors me voici en route pour 4 jours et 3 nuits à l’Oa Oa Lodge, qui brade ses bungalows au bord de l’eau en cette période calamiteuse pour l’hôtellerie et la restauration polynésienne.
La première semaine passée dans ma nouvelle maison des îles a été paisible et ensoleillée. J’ai poursuivi mon petit cheminement intérieur, pour arriver dans une bulle de joie qui était bien la destination souhaitée.
Parce que oui, je ne fais rien, mais je le fais bien. Je ne vois (presque) personne, mais ma compagnie me suffit – pour l’instant. Je profite vraiment de tout ce temps, je me nourris des paysages autour de moi, j’ai parfois encore le souffle coupé par la majesté des montagnes, la couleur du lagon, la course des nuages ou la couleur d’une fleur. Je ne m’ennuie pas du tout. Je me réveille avec un sourire qui ne me quitte guère, du matin jusqu’au soir.
Je suis contente de cet investissement. Certains achètent une grosse voiture, font construire une piscine ou choisissent une plus grande maison dans laquelle ils vont entasser des tas d’objets très chers. Moi j’ai décidé de m’acheter du temps, beaucoup de temps, dans un endroit où je me sens libre et moi. J’ai très peu de choses - encore trop de vêtements et de trucs inutiles dans ma salle de bain - mais sinon je ne possède plus que l’essentiel, quelques objets utiles ou précieux, qui tiennent dans 2 valises et un sac à dos. Et je suis bien dans cette petite maison simple, ouverte à tous les vents. Je vis mon rêve, je ne regretterai rien, même si dans un an je reviens.
Alors oui bien sûr il y a des moments plus durs, des moments de doute. J’ai quitté mon confort pour embrasser l’inconnu. Il m’arrive de me sentir seule, très loin de ceux que j’aime, à me demander ce que je fais ici. J’ai peur parfois qu’on m’oublie, je crains de devenir inutile, de ne plus servir à rien ni à personne - pas même aux miens qui vont continuer à vivre dans un monde où je ne suis plus. Pêché d’orgueil ? Peur légitime ? Hantise d’exilée ?
Mais je me raisonne. Des preuves d’amour j’en ai eu juste avant de partir, j’ai été tellement entourée par tellement de monde, ça me réconforte encore aujourd’hui. Vous êtes toujours là, pas un jour sans un coup de fil ou une visio, histoire de garder le lien, de se dire qu’on s’aime bien. Et puis je vais bientôt (j’espère) faire de nouvelles rencontres, continuer à tisser de nouveau liens. Ce confinement est un obstacle, mais qui finira bien par laisser la place à autre chose.
Autre chose qui commence aujourd’hui : des découvertes, de nouveaux horizons, des expériences inédites, tout ce pour quoi je suis partie ! Je vous raconte tout ça dans quelques jours, photos à l’appui :) Aventures en Polynésie, c’est parti !

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